Critique: Desierto

Titre: Desierto
Réalisateur: Jonas Cuaron 
Acteurs: Gael Garcia Bernal, Jeffrey Dean Morgan ...
Genre: Thriller
Nationalité: Mexicain 
Durée: 1h34min 
Sortie: 13 avril 2016 

Desierto est le premier film de Jonas Cuaron, le fils d'Alfonso Cuaron, le réalisateur de Gravity. Le film suit le périple d'un groupe de migrants clandestins tentant de franchir la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis qui se trouve pris pour cible par un mystérieux individu bien décidé à les éliminer. Et pour un premier film, Desierto se révèle être une formidable expérience qui tient le spectateur en haleine pendant une heure et demie.
Le scénario est au final assez basique et les dialogues réduits au strict minimum mais Jonas Cuaron parvient à installer une véritable tension quant à l'issue que prendra cette course poursuite qui ne prendra fin que lorsque les migrants ou le traqueur lui-même seront morts. La réussite du film tient dans la capacité du réalisateur à ne pas ennuyer le spectateur. Car, en effet, mis à part quelques rebondissements au début, le film se réduit à une chasse à l'homme entre deux protagonistes dans un décor désespérément vide, le désert. Cependant, cette traque à mort est rythmée par une bande originale terriblement anxiogène à faire frissonner signée Woodkid et par une réalisation dynamique. Jonas Cuaron alterne des plans longs avec des successions de plans courts pour rendre compte du caractère rapide et dangereux de la situation. De même, il semble jouer avec sa caméra sur les formes ovales des rochers qui ponctuent le désert pour faire perdre au spectateur toute notion de l'espace et du temps. Cela passe notamment par une quasi absence de plans montrant les deux personnages principaux dans le champ de la caméra simultanément. Ainsi, comme le personnage principal, Moise, le spectateur est perdu dans cette immensité désertique. Il se rattache, par conséquent, à celui-ci et l'empathie qu'on éprouve pour lui en sort renforcée. 

Gael Garcia Bernal et Jeffrey Dean Morgan ne sont pas étrangers à la réussite de Desierto. Avec un décor inexpressif et des dialogues sommaires, le poids pesant sur leurs épaules étaient d'autant plus grand. Derrière cette intrigue, Desierto alarme sur la situation tragique des migrants clandestins à la frontière Americano-Mexicaine. Voulant s'enfuir de leur pays en espérant  une vie meilleure ( l'American Dream), ils se retrouvent, une fois la frontière traversée, dans un autre enfer, peut-être même pire que celui qu'ils connaissaient auparavant. Critique sévère de la politique américaine, Desierto alerte aussi sur le comportement de certains Américains qui ne croient plus en l'efficacité de la police ( la migra) et qui sont convaincus d'avoir un devoir envers leur pays. Sam n'est pas sans rappeler les membres des  Minutemen, ces milices ciblant les clandestins à la frontière et dont le quotidien consiste à scruter la frontière et à avertir la "Border Patrol" lorsque des migrants sont aperçus. 


Mes notes: 
Scénario: 3,5/4
Intrigue: 2,5/3
Photographie/Mise en scène: 2,5/3
Casting: 2,5/3
Musique: 1/1
Durée: 1/1
Appréciation personnelle: 1,5/2
Thriller: 1,5/2

NOTE GLOBALE 16/20